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Démasquer la violence conjugale
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Quand un partenaire utilise des comportements violents de toutes sortes pour contrôler comment les choses se passent dans la famille et dans la vie en général, on parle de violence conjugale. Cette violence peut être utilisée pour imposer son opinion, pour contraindre la victime à se centrer sur ses besoins, pour l’obliger à faire ou à ne pas faire quelque chose, pour limiter ses contacts avec ses proches, pour contrôler son argent ou simplement pour l’empêcher d’exprimer une opinion contraire ou pour avoir le dernier mot lors d'un conflit. La violence conjugale prend donc des visages multiples et est souvent difficile à identifier, puisqu’elle se camoufle dans le décor de la relation amoureuse. En voici différents visages.
Pouvoir et contrôle
Imposer sa volonté pour prendre des décisions unilatéralement; Imposer sa présence, ses amis, ses activités; Imposer certaines tâches ou responsabilités; Punir la victime lorsqu’elle ne se conforme pas aux exigences.
Violence émotionnelle
Menacer, ridiculiser, blâmer, insulter, culpabiliser la victime; Donner espoir d’un changement sans réelle intention de modifier son comportement; Maintenir la victime sur le qui-vive.
Violence psychologique
Remettre constamment la victime en question; Imposer sa mauvaise humeur ou un climat de tension; Ridiculiser les compétences de la victime; Critiquer les décisions de la victime; Responsabiliser la victime pour les difficultés du couple; Nier ses perceptions et manipuler sa vision de la réalité; Remettre sa santé mentale en question.
Violence spirituelle et identitaire
Se moquer des croyances ou des valeurs de la victime; Forcer ou empêcher la pratique d’une religion; Remettre en question (ou nuire à la réalisation de) ses rêves et ambitions.
Violence physique indirecte
Bloquer l’accès à la sortie; Frapper dans un mur, lancer des objets; Briser des biens; Conduire dangereusement.
Violence par proxy
Menacer ou blesser autrui dans le but d'influencer la victime; Manipuler les proches ou les intervenant-es.
Violence physique directe
Cracher, mordre, frapper, pincer, pousser, retenir, serrer les bras, tirer les cheveux, étrangler...
Violence technologique
Lire les échanges courriels ou textos privés de la victime; Filmer la victime à son insu; Suivre ses allées et venues via une application-mouchard; Écouter ses conversations privées; La harceler par téléphone ou par messages texte.
Violence sexuelle
Humilier l’apparence physique; Faire pression verbalement ou manipuler la victime pour avoir des relations sexuelles; Accuser la victime d’être infidèle; Partager des images intimes sans son consentement; Obliger certaines pratiques sexuelles, comme forcer à regarder de la pornographie; Forcer à se prostituer; Initier un rapport sexuel quand la victime n’est pas en mesure de donner son consentement, lorsqu’elle dort par exemple; Contraindre physiquement la victime à avoir un rapport sexuel.
Violence judiciaire
Porter plainte contre la victime, à la police, à la DPJ, etc. ; Mentir aux intervenants sociaux ou judiciaires; Prolonger les procédures inutilement; Ne pas respecter les ententes, les conditions, les ordonnances ou les jugements.
Isolement
Restreindre les contacts (avec la famille ou les amis); Faire subir un interrogatoire suite à ses sorties; Créer ou encourager des conflits avec les proches; Exprimer de la jalousie envers les amis, les collègues, etc.
Violence par proxy... le cas particulier des enfants
Instrumentaliser la relation avec les enfants, qui deviennent un moyen d’atteindre la victime; Menacer (la victime) de violenter les enfants; Violenter les enfants pour punir la victime; Favoriser que les enfants refusent l’autorité de la victime et ne la respectent pas; Utiliser les droits d’accès ou les démarches de garde comme moyen de maintenir l’emprise après la séparation.
Au fil du temps, la violence conjugale fait des ravages sur la santé psychologique, psychique et physique de la personne. Malheureusement, on a souvent de la difficulté à voir les manifestations de souffrance de la victime comme étant directement liées à la violence qu’elle subit. La violence psychologique mine son estime, sa confiance, son pouvoir d’agir et son sentiment de sécurité. La violence émotionnelle lui fait vivre la peur, la peine, l’angoisse et le désespoir. La violence spirituelle et identitaire détruit ses croyances, ses rêves, et le sens qu’elle donne à sa vie. La violence physique nuit à sa santé, épuise ses ressources, blesse son corps et peut mettre sa vie en danger. La violence sexuelle ravage son intimité. La violence technologique la surveille, l’écoute et la suit. La violence judiciaire la ruine financièrement et l’empêche de faire valoir ses droits. La violence économique nuit à sa capacité de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. La violence via les proches détruit sa crédibilité et son image sociale, s’approprie sa famille et l’isole de son réseau. La violence via les enfants l’oblige à se soumettre pour les protéger. Une victime de violence conjugale a des réactions normales à une situation anormale.
Pour plus d'information
- Au delà des comportements violents : l'emprise de la violence conjugale
- 9 conséquences de la violence conjugale
- 6 formes de violence conjugale post-séparation
- 4 cibles de la violence conjugale par proxy
- 6 manifestations de violence économique
- 5 manifestations de violence conjugale ciblant le réseau social
Bien que la violence conjugale touche majoritairement des femmes, elle peut aussi toucher les hommes et les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre. Les services de SOS violence conjugale sont offerts à toutes les personnes touchées par la problématique.
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