Réagir face au stress : combattre, figer ou fuir

Conséquences

Réagir face au stress : combattre, figer ou fuir

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Vivre dans un contexte de violence conjugale ou de violence post-séparation est extrêmement stressant. Les victimes et leurs enfants vivent littéralement sur une corde raide, 24h sur 24, tous les jours de l’année.

Je me sens tout le temps tendue à l’extrême… et quand il se passe quelque chose, que je sens son regard noir et que j’anticipe le pire, des fois je fige… littéralement. Ma tête se vide, mes mots restent pris dans ma gorge, je peine à bouger… je me sens gelée sur place devant lui, complètement impuissante.

Femme, 32 ans

Les trois "F" : fight, freeze et flight

Quand on fait face à une situation de violence (actuelle ou anticipée), des mécanismes de protection s’activent en réponse à l’intensité du stress. Trois types de réaction peuvent alors se produire : la réaction combative qui nous donne l’énergie du désespoir (fight), la réaction inhibitive qui nous gèle sur place (freeze) et la réaction de fuite et d’évitement (flight).

L’important, qu’on soit victime de la violence, survivante ou encore proche d’une personne qui est confrontée à la violence, c’est qu’il ne faut jamais juger les réactions de stress, puisqu’elles ont toutes un seul et même but : se protéger. Par contre, chacune de ces stratégies d’adaptation peut à la fois favoriser et nuire à la sécurité, tout dépendant du contexte.

Quand c’est la réaction combative qui s'active, on peut ressentir un sentiment d’urgence et se sentir propulsée vers des décisions ou des actions. C’est une réaction prompte et motivée. Son avantage : elle donne de l’énergie, du cran et une force d'action. Son risque pour la sécurité : Il peut être difficile de s’arrêter pour évaluer les risques quand on ressent une aussi forte motivation à agir. La réaction combative peut aussi précipiter l’apparition de violence réactionnelle de la part de la victime, ce qui augmente le risque pour sa sécurité quand l’agresseur augmente l’intensité de sa violence pour maintenir son pouvoir sur la situation.

Quand c’est la réaction inhibitive qui s’active, on peut se sentir figée ou paralysée, intérieurement ou physiquement.  La réaction inhibitive est ancrée dans la considération du risque. Son avantage : elle favorise la prudence et la sécurité dans l’immédiat. Son risque pour la sécurité : elle peut pousser dans l’impuissance et empêcher d’accomplir certaines actions nécessaires pour assurer sa sécurité à long terme.

Quand c’est la réaction de fuite et d’évitement qui s’active, on peut se sentir détachée de la situation, incapable d’y réfléchir ou d’en parler, ou carrément coupée de soi-même et de ses émotions. On peut fuir la souffrance dans le travail, la consommation ou dans la planification minutieuse du quotidien et le contrôle absolu de soi-même pour éviter les situations de violence le plus possible. La réaction de fuite est ancrée dans le besoin de se protéger de la souffrance. Elle peut être très présente lorsqu’on doit endurer de longues périodes de violence, comme c’est le cas dans une relation de violence conjugale ou de violence post-séparation. Son avantage : elle fournit un bouclier émotionnel, en coupant en partie les émotions liées à la violence (peur, colère, outrage, peine…). Elle permet d’éviter, de résister et de survivre. Son risque pour la sécurité : en coupant en partie la sensation de peur, elle peut nuire à la capacité d’évaluer les risques auxquels on fait face.

Des réactions à comprendre... sans les juger

Il est important de savoir qu’on ne choisit pas le type de réaction qui s’enclenche face à un stress, et que ces réactions sont toutes normales. Aussi, on peut réagir d’une façon à un moment donné, et d’une autre façon lors d’un autre épisode de violence. Il est utile de reconnaître ces réactions pour mieux se comprendre et pour éviter de se juger, mais aussi pour mieux planifier une action ou une réponse à un partenaire violent, particulièrement quand vient le temps de construire des scénarios de protection.

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