La violence conjugale au temps du coronavirus
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Au Québec, comme partout dans le monde, nous traversons actuellement un moment chargé d’inquiétudes et de chamboulements. Malheureusement, la situation actuelle accentue les difficultés pour les victimes de violence conjugale et pour leurs enfants.
Perte des lieux de répit et de soutien
Pour une victime de violence conjugale, le lieu de travail, l’école, le temps passé à faire des courses ou l’heure passée au gym sont des moments bien importants. Ils lui permettent de reprendre son souffle et d’entrer en contact avec l’extérieur. La distance physique liée à ces activités et le fait de pouvoir y rencontrer des gens bienveillants et sympathiques lui font du bien, en lui permettant de recevoir un regard positif qui fait contraste avec celui qu'elle reçoit de son partenaire. Ces petits moments de pause ont une très grande valeur pour elle. Le confinement actuel réduit (ou élimine entièrement) ces opportunités, au grand détriment des victimes et de leurs enfants.
Le confinement comme prétexte à la séquestration
Nos gouvernements nous demandent, avec raison, de rester chez soi le plus possible. Malheureusement, cela risque de donner à un partenaire violent des «raisons» de contraindre la victime encore davantage, en lui interdisant (par la menace ou la culpabilisation par exemple) même les sorties qui sont encore possibles comme la possibilité d’aller prendre une marche ou de faire l’épicerie. Le confinement recommandé par les autorités peut alors devenir une justification à une réelle séquestration pour plusieurs victimes de violence conjugale.
Exacerbation des réactions de stress
Les victimes de violence conjugale (actuelles mais aussi celles qui l’ont été dans le passé) sont exposées à des micro-traumatismes au quotidien et à des traumatismes plus importants de façon épisodique. Plusieurs d’entre elles (et leurs enfants) sont déjà en état de stress post-traumatique, avec tout ce que cela comporte. Il leur sera donc d’autant plus difficile de composer avec le stress lié à la situation actuelle, qui risque de faire augmenter leur souffrance: anxiété, crises d’angoisse ou de panique, irritabilité, sentiment d’agitation, insomnie, souvenirs envahissants, déprime, etc.
Escalade de la violence... dans les relations où la violence conjugale était déjà présente
La situation actuelle crée du stress pour tout le monde. Mais pour la majorité d’entre nous, ce stress ne deviendra pas un prétexte à la violence. Une personne respectueuse deviendra simplement une personne respectueuse… stressée. Par contre, dans une relation où une dynamique de violence conjugale était déjà installée ou en voie de l’être, le partenaire violent peut exercer plus de violence. Il peut utiliser de nouvelles formes de violence, en augmenter l'intensité (elle peut devenir plus «frappante») ou en exercer plus fréquemment.
Pour plus d'information
Bien que la violence conjugale touche majoritairement des femmes, elle peut aussi toucher les hommes et les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre. Les services de SOS violence conjugale sont offerts à toutes les personnes touchées par la problématique.
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