Témoignages
Je me suis réveillée en pleine nuit et il était en train de... il avait commencé à «faire l'amour»... si on peut appeler ça de l'amour. C'est arrivé plusieurs fois. Il disait que je lui avais demandé «dans mon sommeil»... J'ai appris beaucoup plus tard que ça constitue un viol.
- Femme
- 23 ans
- Violence sexuelle
Je n'ai jamais subi de violence physique... ni même de violence verbale «claire». Tout était subtil... des regards noirs... des soupirs... des silences... des absences... l'infidélité... une tension extrême dès que je ne me «soumettais» pas. C'était lourd, tellement lourd. Les enfants aussi le sentaient, je les voyais «écraser» devant leur père... ça me fendait le coeur. Ça a duré 28 ans. J'ai fait 3 «dépressions» que je comprends aujourd'hui comme un épuisement face à toute cette lourdeur que je portais jour après jour. J'ai parfois espéré qu'il me frappe... au moins là j'aurais été certaine que c'était de la violence.
- Femme
- 62 ans
- Violence psychologique, Violence émotionnelle
C'était en hiver, le soir, je suis sortie pour mettre les sacs de poubelle au bord de la rue sans mettre mon manteau. Quand je suis revenue à la maison, la porte était barrée. J'avais vraiment froid. Une demi-heure plus tard, je l'ai vu dans la fenêtre du 2e étage avec mon fils de 12 ans... lui il riait, mon fils était figé. J'ai fini par creuser dans la neige pour trouver la clé d'urgence... je me suis fait des engelures importantes aux deux mains. Je ne suis plus jamais sortie de la maison sans mes clés dans mes poches après ça. Des années plus tard, quand il était rendu adulte, mon fils m'a dit à quel point il s'était senti coupable de ne pas avoir tenu tête à son père ce soir-là. À 38 ans, il pleurait sa rage et sa peur.
- Femme
- 71 ans
- Violence physique indirecte, Conséquences de la violence
L'an dernier, j'ai passé 3 mois dans une Maison d'hébergement. J'avais appelé SOS de ma voiture un soir que j'étais sortie avec les enfants parce que la tension était trop forte dans la maison. Je n'en pouvais tout simplement plus, j'allais craquer. Au début, j'étais vraiment stressée, mais les intervenantes de la Maison étaient tellement gentilles. J'ai dormi pendant 3 jours... c'est là que j'ai compris que j'étais épuisée. Plus le temps passait, plus je voyais ce à quoi j'avais été confrontée, toute la violence psychologique au quotidien et j'étais réellement surprise... et soulagée aussi de mettre des mots sur ce que j'avais vécu. Maintenant, j'ai mon logement avec mes enfants. C'est pas toujours facile parce que les démarches légales sont toujours en cours, mais mon intervenante est là si j'ai besoin de parler, et elle m'accompagne dans mes démarches. Ça m'aide beaucoup à avancer.
- Femme
- 39 ans
- Conséquences de la violence
C'était un soir dans le temps des fêtes. J'avais l'impression que tout le monde était heureux sauf moi. On était en voiture, je regardais par les fenêtres des maisons qu'on passait, les gens heureux d'être ensemble, les familles unies... et je sentais monter en moi le besoin intense de sortir, de rejoindre la vraie vie. Je me sentais prisonnière de ma relation, de ma maison, de mon quotidien. À la fin de la soirée chez ma soeur, j'ai trouvé un prétexte pour rester à coucher avec les enfants. Le lendemain, on a appelé à SOS. J'ai passé 2 mois en Maison d'hébergement pour planifier la suite. Ma soeur a été tellement importante pendant ce temps là, elle est venue avec moi chez l'avocat, elle a gardé mes enfants quand je cherchais un logement, elle m'a prêté sa voiture... et tellement plus. Surtout, elle était là et je savais qu'elle resterait jusqu'au bout. Ça fait 4 ans maintenant et ma vie est belle. Merci la vie!
- Femme
- 37 ans
- Conséquences de la violence
On se préparait pour aller au party de Noël de mon bureau. Ça ne lui tentait pas d’y aller. On était dans la salle de bain. Il m’a prise par les épaules et m’a placée de force devant le miroir. Il me retenait là avec ses mains et son corps pressé dans mon dos et me disait de me regarder, que je m’étais maquillée comme une «guidoune», mais j'étais maquillée exactement comme d’habitude. Je l’ai supplié d’arrêter mais il continuait et continuait. Il m'accusait de vouloir impressionner quelqu’un, que je «cruisais» mes collègues. Mon maquillage était gâché. J’avais beau lui dire que ce n’était pas vrai, il continuait. Il ne me tenait pas fort, pas assez pour me faire des bleus, mais suffisamment pour que je ne puisse pas m’en aller. J’ai fini par crier après lui et j’ai égratigné sa main en essayant de faire en sorte qu’il me lâche. Il m’a lâchée en me traitant « d’ostie de folle ». Je n’avais plus envie d’aller au party, mais il insistait maintenant pour y aller. J’ai refait mon maquillage, mais cette fois j'en ai mis moins que d’habitude. Je n’avais pas envie que ça recommence. Rendus au party, j’avais le cœur dans les talons et je faisais attention pour ne pas parler à mes collègues masculins. Lui, au contraire, il parlait à tout le monde. Plus tard dans la soirée, une collègue est venue me dire qu’il montrait son égratignure à tout le monde, et qu’il leur demandait comment ils me trouvaient au bureau, parce que j’étais agressive à la maison…
- Femme
- 41 ans
- Violence émotionnelle, Violence par proxy, Violence physique directe
Quand on était en zone rouge, on n'avait pas le droit d’inviter des gens dans la maison... mais comme mon opinion compte zéro dans la balance il s'en moquait… ils étaient 15 dans le sous sol à un moment donné et il m'obligeait à rester avec eux... J'avais peur que quelqu'un ait la Covid et crée une éclosion, j'avais peur de l'attraper, il y avait des vrais risques... et j'avais peur qu'on se fasse prendre aussi... c'était extrêmement stressant.
- Femme
- 56 ans
- Violence psychologique, Violence physique indirecte
Je me sentais tout le temps inadéquate, stressée, préoccupée par ce qu'il penserait de ce que je portais, de ce que je disais, de ma façon de bouger, de la direction de mon regard, de ma façon de respirer... J'avais toujours peur qu'il réagisse brusquement ou durement envers moi, pour une foule de minuscules petits détails. J'essayais de penser à tout mais je n'y arrivais jamais. C'était tellement stressant. Je n'avais jamais été une personne particulièrement anxieuse avant, mais je suis devenue une boule de nerfs 24h sur 24... et même ça il me le reprochait.
- Femme
- 39 ans
- Violence psychologique, Conséquences de la violence
On commence à faire l’amour et il me demande de faire quelque chose qu'il sait que je ne souhaite pas faire. Devant mon refus, il se vexe rapidement, il crie, il me traite de "chienne", il m'accuse de le tromper..... Plus tard, il met des couvertures par terre pour que j'y dorme... comme une vraie chienne.
- Femme
- 19 ans
- Violence psychologique, Violence sexuelle
C'était quand on a déconfiné et qu'on avait enfin le droit d'aller voir nos proches à l'extérieur. J’ai suggéré d’aller voir ma sœur dans sa cour. Tout de suite, ça a été l’orage, les regards de mépris, les soupirs découragés… comme si j’étais vraiment irresponsable de penser faire ça. On est pas allé finalement.
- Femme
- 38 ans
- Violence psychologique, Isolement
Petit à petit, chaque jour un peu plus de tension, de malaise.. entrecoupés de jours que je prenais comme des cadeaux où il était souriant, ou je retrouvais l'homme que j'aimais, le père aimant et l'homme chaleureux.. Jusqu'a ce jour fatidique où il m'a traité de merde, de mauvaise, de salope devant mes enfants et mon plus grand de six ans qui me regardait avec des larmes dans les yeux en me demandant pourquoi papa me parlait comme cela, que ce n'était pas vrai, que je n'étais pas mauvaise... Ces larmes dans les yeux de mes enfants et l'incompréhension dans les yeux de mon aîné ont été le premier déclic. La fureur et le dégoût dans les yeux de l'homme que j'aimais quand il m'a regardé et fait tombé sur le sol ont été les suivants.. Je ne pouvais plus, il fallait que cela cesse.. Maintenant.. Tout de suite..
- Femme
- 40 ans
- Violence psychologique, Violence physique directe
Le temps des fêtes c'est l'enfer. Si je suis trop heureuse, il trouve une façon de me faire pleurer, ou de me mettre en colère. Si je suis trop contente de voir mes proches, il exprime de la jalousie ou il s'organise pour créer un conflit avec eux. Si j'ai trop hâte d'aller quelque part, il trouve une façon d'annuler la sortie... mais si je ne suis pas assez heureuse, il me le reproche aussi.
- Femme
- 50 ans
- Violence émotionnelle, Isolement
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