Témoignages
Après des années à vivre dans une relation de violence, je n'arrivais tout simplement plus à prendre de décisions. Tout était tellement toujours compliqué, j'avais été si souvent surprise par ses réactions et il m'avait si souvent jugé négativement que lorsque je devais décider quelque chose, même quelque chose de simple, ça me faisait paniquer. Ma confiance en moi, mon jugement et mes perceptions étaient nuls. Quand ma collègue m'a parlé d'aller chercher de l'aide... ça m'a pris des années avant d'être capable de le faire tellement j'étais... brisée. Heureusement, elle a su me comprendre et, surtout, elle ne m'a jamais mis de pression.
- Femme
- 44 ans
- Violence psychologique, Conséquences de la violence
Nous sommes séparés depuis 5 ans, mais je me fais encore dire que je suis une mère incompétente, que je n'ai pas d'ambition, et que je suis une «larve». Il me blâme pour la séparation alors qu'il me dénigrait tout le long de la relation.
- Femme
- 41 ans
- Violence émotionnelle, Violence post-séparation
Nous avons affiché les capsules SOS-INFO au babillard de la Maison d'hébergement. Plusieurs femmes les ont lues et ont demandé à en avoir des copies. Elles trouvent que les capsules sont claires et pertinentes, car elles reconnaissent les expériences qu'elles ont vécues.
-Intervenante en Maison d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale
J'ai souvent peur de sa réaction quand je veux lui parler de quelque chose de potentiellement conflictuel. Je dois lui cacher certaines parties de ma vie pour ne pas le décevoir (par exemple, si je fume une cigarette avec des amis, alors que j'ai «officiellement» arrêté de fumer à sa demande il y a trois ans) et tous mes gestes sont calculés. Quand je fais quelque chose qui lui déplaît, je suis le pire égoïste, un menteur, égocentrique, etc.
- Homme
- 39 ans
- Violence psychologique, Violence émotionnelle
Il m'a frappée dans le ventre, vraiment fort, lorsque j'étais enceinte de quelques semaines. Il a dit après que ça serait de ma faute si je perdais le bébé.
- Femme
- 23 ans
- Violence émotionnelle, Violence physique directe
Quand je suis au travail, mon mari m'appelle et me texte constamment. Si je ne réponds pas, il insiste et texte à répétition, aux 3 secondes. C'est difficile quand je suis avec des clients, avec des collègues ou avec mon patron. J'ai d'ailleurs déjà reçu une réprimande à ce sujet. C'est vraiment stressant pour moi.
- Femme
- 42 ans
- Violence technologique, Harcèlement
Il a imité ma signature à de nombreuses reprises, sur des contrats, des demandes de prêt personnel... et pour essayer de vendre la maison sans que je le sache.
- Femme
- 57 ans
- Violence économique
Il remettait constamment mon intelligence, ma mémoire et ma santé mentale en question : «Je n’ai jamais dis ça! Tu t'inventes des histoires !» , «Sérieusement tu devrais aller te faire soigner, ça va pas bien dans ta tête!», «Regarde comment tu réagis! Une vraie folle!», «Tu mélanges tout le temps les choses, tu dois commencer à faire de l'Alzheimer...», « Ben oui, tu m'as dit ça l'autre jour! Tu te rappelles même pas ce que tu m'as dit! T'es une vraie épaisse!».
- Femme
- 54 ans
- Violence psychologique
Grâce à la campagne «C'est pas violent» j'ai pu sensibiliser les élèves à la violence subtile qu'on retrouve dans la violence conjugale, qui est souvent banalisée et ignorée. Les jeunes ont beaucoup aimé un premier atelier en classe qui portait sur «une faim de loup» et j'ai ensuite organisé des rencontres thématiques sur l'heure du dîner pour les quatre autres vignettes.
Après des gestes de violence physique, il comparait mes émotions aux siennes pour les minimiser : «Toi, tu as eu mal physiquement, mais moi, j'ai envie de mourir.» Il agissait comme un enfant fragile et détruit, qui s'en voulait à mort. Il réussissait à faire en sorte que je le rassure lui, alors que c'était moi qui venais de subir ses coups.
- Femme
- 35 ans
- Violence psychologique, Violence émotionnelle
Ma fille vivait beaucoup de violence psychologique de la part de son conjoint. À chaque fois que je voulais lui en parler, elle me repoussait ou changeait de sujet. Ça me fâchait beaucoup, parce que je voyais clairement l'emprise qu'il avait sur elle. Elle ne m'appelait plus ou, si on se parlait, ça ne durait que quelques minutes. Elle ne venait me voir que très rarement, et je m'ennuyais d'elle et de mon petit-fils. Je me sentais désemparée. Je ne savais plus quoi faire. J'étais tellement inquiète. J'ai vu une affiche de l'organisme SOS violence conjugale au CLSC et j'ai pris la chance de les appeler. J'ai reçu un accueil chaleureux et accueillant de la part de l'intervenante. Elle m'a mis en contact avec une intervenante, avec qui j'ai pu parler de la situation et elle m'a grandement aidée.
- Femme
- 68 ans
- Violence psychologique, Isolement
Je n'ai jamais pu avoir raison sur rien, parce que ma conjointe affirmait avoir une mémoire «photographique» des événements passés, et donc une vision parfaite des événements.
- Femme
- 34 ans
- Violence psychologique
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