Témoignages
Au départ, il ne voulait pas la garde. Quand il a découvert qu'il serait obligé de payer une pension alimentaire, il a demandé la garde partagée, puis a accepté une garde avec des accès «élargis», de longues fins de semaine et le mercredi soir. On a passé presque deux ans en Cour, à cause des délais qu'il imposait dans les procédures. Ça m'a coûté une fortune en avocat. Au final, il me donne une petite pension alimentaire, prélevée directement sur son salaire, mais il m'en veut de devoir le faire. Depuis la Cour, il ne respecte pas les conditions de la garde de notre enfant. Il vient le chercher et me le ramène quand il veut, sans me prévenir. Il dit qu'il s'en fout si je ne suis pas là quand il me ramène mon fils, et que ce n'est pas son problème si je ne peux pas être présente pour lui. Il le garde avec lui, au plus, 2-3 nuit par mois et donc, ne me verse pas assez de pension alimentaire pour notre temps réel de garde. Quand je lui en ai parlé, il m'a fait des menaces de mort et m'a dit que si je le ramenais en Cour, je devrais «oublier» mon fils. J'ai choisi de ne pas exiger justice actuellement, pour me protéger et protéger mon fils. Heureusement, une intervenante m'aide à documenter mon dossier pour le jour où je voudrais aller de l'avant.
- Femme
- 46 ans
- Violence judiciaire, Violence post-séparation
Quand j'ai voulu partir, la première fois, il m'a menacée de révéler à des proches certaines informations sensibles qu'il détenait à mon sujet. Je lui avais confié avoir subi des agressions sexuelles de la part d'un de mes frères quand j'étais jeune et je lui ai parlé des répercussions que ça avait encore dans ma vie. Il m'a dit qu'il allait tout dire à mes parents, maintenant vieillissants et tous les deux affectés par d'importants problèmes de santé. Ça m'a sidérée... et m'a essentiellement figée dans la relation. J'ai rompu avec lui seulement quelques années plus tard, après le décès de mes deux parents.
- Femme
- 56 ans
- Violence émotionnelle, Violence par proxy
Il ridiculisait mes croyances spirituelles (des cours de croissance personnelle), en disant que j'allais dans un monastère pour me faire «pogner les fesses».
- Femme
- 42 ans
- Violence spirituelle ou identitaire
Au début, j'ai eu peur. Puis mon partenaire s'est mis à me dire que j'exagérais toujours tout, que j'étais «dramatique», que je me faisais des histoires, que je m'inventais des problèmes, etc. Au fil du temps, à force de la réprimer, de la refouler, de l'écraser... ma peur s'est tue. Un jour, mon partenaire m'a menacée avec un couteau et je n'ai rien ressenti. Rien du tout. Il avait réussi à débrancher mon système d'alarme. Le meilleur conseil que je pourrais donner à une personne qui se questionne aujourd'hui... c'est d'écouter sa peur.
- Femme
- 35 ans
- Violence psychologique, Violence émotionnelle
Ça faisait trois ans que je travaillais avec une famille dont l'enfant avait de graves troubles de comportement. Rien ne fonctionnait. Mes méthodes habituelles ne collaient pas. La mère était découragée et me semblait de plus en plus déprimée. Lors d'une visite où le père n'était pas présent, j'ai remarqué que la mère semblait craindre la réaction du père si l'enfant ne s'améliorait pas. Je l'ai questionnée à ce sujet et d'après ses réponses, j'ai réalisé qu'elle était victime de violence conjugale. J'étais mal à l'aise parce que je ne savais pas exactement comment intervenir dans cette situation délicate. J'ai appelé SOS et on m'a offert du soutien à l'intervention et des outils à partager avec mon équipe.
Il m'avait offert un cellulaire, dont il était l'administrateur. Je ne le savais pas mais il avait accès à mes messages et à tout ce que je consultais sur Internet.
- Femme
- 48 ans
- Violence technologique
Il me surveillait. Il vérifiait le nombre de kilomètres parcouru avec mon auto lors de mes déplacements et comparait avec Google Maps pour voir si «c'était logique». Je n'avais pas le droit d’avoir un compte Facebook, Instagram ou rien d'autre. J'ai dû changer mon adresse courriel personnelle pour une adresse courriel «de couple» à laquelle il avait accès. J'étais essentiellement en cage.
- Femme
- 19 ans
- Violence technologique, Harcèlement
Pour moi le plus difficile à vivre au quotidien a été la jalousie. Mon mari évaluait chacun de mes mouvements, de mes vêtements, de mes activités, et de mes choix en fonction de mon «potentiel» d'infidélité. Au début de notre relation, il m'avait «prévenu» qu'il était insécure parce que son père l'avait abandonné et je le comprenais alors j'essayais de l'aider en évitant de faire des choses qui le rendraient anxieux... mais c'était impossible. Il disait qu'il me connaissait bien et que j'avais un «potentiel d'infidélité» élevé. Si j'avais le malheur de parler d'un collègue masculin, il me faisait passer un interrogatoire à son sujet et au sujet de notre «relation». Si j'achetais une nouvelle robe, il pensait que c'était pour séduire quelqu'un. Si mon regard avait le malheur d'aller vers un endroit où il y avait un homme, j'étais «en chasse». Au fil des années, mon univers s'est rétréci et rétréci... je me sentais emprisonnée par ses doutes à mon sujet.
- Femme
- 58 ans
- Violence psychologique, Isolement
Ça m'a pris du temps avant de réaliser que ce n'était pas moi le problème. J'ai très très longtemps pensé que c'était mon comportement qui provoquait la violence de mon conjoint. Il avait toujours une explication à sa violence, et cette explication c'était toujours moi. Il disait que je ne me rendais pas compte à quel point j'avais le don de «venir le chercher» et de «faire sortir le pire en lui».
- Femme
- 31 ans
- Violence psychologique
Je suis une travailleuse sociale et je garde toujours les SOS-INFO dans mon bureau, car ils expliquent bien ce qu'est la violence conjugale. Étant donné que je ne suis pas spécialisée sur le sujet, ces documents me permettent une formation continue sur la problématique, mais aussi de pouvoir mieux l'évaluer ou l'expliquer avec les personnes que je rencontre.
Je m'inquiétais beaucoup pour ma mère et mes soeurs. J'avais appris par l'une d'elles que notre mère vivait de la violence psychologique et verbale de la part de mon beau-père. J'essayais de lui en parler, mais elle ne me disait rien et se renfermait. Je savais que je ne pouvais pas la forcer, mais en même temps, j'étais préoccupée par le sort de mes soeurs qui vivaient dans cet environnement toxique.
J'ai appelé le 811 et ils m'ont référé à SOS violence conjugale. J'ai parlé avec une intervenante et j'ai pu recevoir des conseils, mais aussi des informations sur la violence conjugale. Quand j'ai revu ma mère, j'ai pu appliquer les conseils de l'intervenante et ma mère s'est confiée. J'ai rappelé SOS avec elle et l'intervenante a trouvé un hébergement pour elle et mes soeurs.
Je voulais vous remercier de l’aide apportée lorsque je vous ai appelé il y a 2 ans. J’ai réussi à sortir de l’emprise de mon ex depuis plus d’un an et demi. Il n’y a pas que des histoires d’horreur, il y a aussi plusieurs personnes qui s’en sortent et c'est important de le dire. J’étais avec un pervers narcissique, manipulateur, méchant et contrôlant. Je vous ai appelé vers la fin de la relation, après avoir dû contacter la police à 2 reprises pour m’aider. Ça a été difficile et ça m’a pris plusieurs tentatives, mais j’ai réussi à m’en sortir. Lorsque je vous ai appelé ça m’a beaucoup aidé, j’avais besoin de parler et mon réseau social était épuisé. Votre soutien, votre écoute et vos conseils m’ont beaucoup aidé.
Donc merci beaucoup. Merci d’être là et de soutenir les personnes qui sont sous l’emprise d’une autre.
- Femme
- 29 ans
- Conséquences de la violence
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