Témoignages
Les mots peuvent parfois être plus blessants que les coups. Les insultes constantes, la dégradation verbale et les menaces émotionnelles ont miné ma confiance en moi et ont instillé une peur permanente. Chaque parole coupante a laissé une cicatrice invisible, affectant profondément ma perception de moi-même. La manipulation psychologique a été une arme silencieuse, mais dévastatrice. Des jeux d'esprit, la déformation de la réalité, et les tactiques de contrôle ont été utilisés pour me maintenir dans un état de confusion et d'incertitude constantes. Cette violence psychologique a détruit ma stabilité mentale et émotionnelle.
- Femme
- 22 ans
- Violence psychologique, Violence émotionnelle
Aujourd'hui, j'ai rencontré 2 petites filles. 5 et 7 ans. La rentrée scolaire en 2e et maternelle. C'est la petite qui m'a le plus parlé. Elle m'a parlé évidemment de mes cheveux de licorne, de mes colliers de pierres précieuses (des diamants !) de mon brassard syndical (haha!), puis de mes tattoos. Cette petite, entre autre, m'a dit qu'elle pleurait souvent. J'ai répondu que moi aussi, et que c'était correct de pleurer. Puis, elle m'a parlé de son papa. Son papa pas gentil...
Cette petite a fait sa rentrée scolaire en maternelle, sa 1ere rentrée scolaire, sans revenir à la maison. Pourquoi ? Parce que présentement, elle habite dans une Maison d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale avec sa soeur et son frère. Je n'ai pas pu parler à sa maman. Mais bravo à elle. Grâce à son courage d'aller chercher de l'aide, de sortir de la relation, elle assure un futur à ses enfants....et à elle-même. Cette petite est certainement dans un tourbillon d'émotion, mais elle ne coulera pas.
- Femme
- Conséquences de la violence
J'ai été victime de violence physique, des actes de brutalité qui ont laissé des marques visibles et invisibles. Les coups, les gifles et les agressions physiques ont créé une atmosphère de terreur constante, me faisant craindre chaque instant passé aux côtés de mon agresseur. Un aspect particulièrement traumatisant a été la violence sexuelle, une violation profonde de ma personne et de ma dignité. Cette forme de violence a laissé des cicatrices indélébiles, affectant, non seulement ma perception de l'intimité, mais également ma confiance dans les relations futures.
- Femme
- 22 ans
- Violence sexuelle, Violence physique directe
On a le droit à notre bonheur, on a le droit d'avoir un vrai sourire sur notre visage, on a le droit d'être bien ! On est fortes, on est belles et surtout on est capables ! On a le droit de rire, d'aller prendre des marches, de magasiner comme on veut, d'avoir nos propres affaires personnelles, d'avoir un cellulaire sans se faire surveiller constamment. On a le droit de ne pas vouloir du sexe, même si notre partenaire en désire ! ON A LE DROIT DE NE PAS AVOIR PEUR DANS SA PROPRE MAISON !
- Femme
- 24 ans
La violence économique a été une facette insidieuse de mon calvaire. La restriction de l'accès aux ressources financières, le contrôle des dépenses et la dépendance économique ont créé un piège supplémentaire, compliquant toute évasion. La violence économique a prolongé les chaînes de ma captivité.
- Femme
- 22 ans
- Violence économique
Quand il était en colère contre moi en voiture, il se mettait à conduire vite et brusquement. Il donnait des coups de volant, des coups d'accélérateur... c'était terrifiant. J'avais toujours peur qu'il finisse par perdre le contrôle de la voiture et nous faire avoir un accident. Quand les enfants étaient dans l'auto avec nous, c'était encore pire pour moi... j'en fais encore des cauchemars.
- Femme
- 67 ans
- Violence émotionnelle, Violence physique indirecte
Plusieurs m'ont dit : «arrête de vivre dans le passé, avance, oubli ça, tu te fais du mal, tu t'empêche d'avancer, tu te victimises...». J’ai envie de leur répondre que c’est ce que nous souhaitons du plus profond de notre cœur, mais chaque jour nous rappelle ce que nous avons traversé: un mot, une caresse, un regard... tout nous rappellent ce que nous avons vécu. Mais c'est paradoxal... parce que les agresseurs, eux, on excuse justement leurs comportements par le fait qu'ils ont eu une enfance malheureuse, qu'ils ont peut-être aussi été victimes de violence... Trouvez l'erreur ? Moi je pense que ça suffit et que nous en tant que citoyens nous devons faire quelque chose.
- Femme
- 26 ans
- Conséquences de la violence
«Tu dois accepter car tu es musulmane» , «Si tu ne fais pas ça, Dieu va changer ton destin», « Les femmes doivent être soumises à leur mari sinon cela retombe sur leurs enfants». Des petites décisions aux très grandes il me manipulait en mobilisant la religion. Il cachait son propre désir de me contrôler derrière des référents religieux et me menaçait d'une punition ne venant non pas de lui mais de Dieu. Sortir de ce contrôle sans perdre la foi nécessite beaucoup de courage et d'affirmation mais une fois que c'est fait on gagne en pouvoir et en contrôle. On peut ensuite vivre sa foi comme on s'y sent bien. Malheureusement, je vois autour de moi que trop de femmes vivent des situations de violences à partir d'arguments religieux/ spirituels/ culturels ou identitaire. Merci de votre aide,
-Une femme qui est totalement libérée
- Femme
- 43 ans
- Violence spirituelle ou identitaire
Elle savait que ma famille n'était pas au courant de mon orientation sexuelle. J'ai une famille très traditionnelle et je savais que je risquais gros de leur dire. Elle me disait que je n'étais pas réellement lesbienne puisque je ne m'assumais pas... elle s'est mise à m'appeler "wannabe", même devant nos amies. C'est même devenu un running gag. Le jour où je l'ai laissée, elle a appelé ma mère et lui a tout raconté.
- Femme
- 25 ans
- Violence spirituelle ou identitaire, Isolement
Je veux rendre ici un hommage à toutes ces femmes qui œuvrent auprès des femmes violentées dans les maisons d’hébergement. Toutes ces femmes dont on doit taire l’identité pour les protéger. Pour qu’elles continuent de faire le travail colossal dans l’ombre pour secourir les femmes qui se présentent à la porte d’un refuge. Toutes ces femmes anonymes du grand public mais combien très présentes auprès des femmes violentées. Elles sont là autant par conviction que par vocation. Elles nous font la cuisine car nous n’en avons pas l’énergie, nous préparent des chambres qui imitent le confort d’une vraie maison et prennent soin de nos enfants car nous sommes dépassées par la situation. Elles nous écoutent, ne nous jugent pas. Elles comprennent notre douleur, nous appuient, nous encouragent et nous donnent du répit l’espace d’un instant. Elles se dévouent que nos droits soient reconnus auprès des autorités. Elles nous aident à réapprendre à aimer et à faire de meilleurs choix de vie. A identifier la violence et surtout en sortir. Elles nous aident à nous réapproprier nos vies et nous aident à retrouver la dignité et à nous tenir debout. Pour tout ça, je leur dis merci. A toutes ces femmes, je tiens à leur rendre un sincère et profond hommage.
- Femme
- 53 ans
Ce moment de grâce, de libération, de sérénité ressentie lorsqu'on réalise que les comportements violents sont terminés et que cette épreuve nous a rendue vraiment plus fort. Ce moment arrivera et il ne dépend que de notre fermeté à dire non, à tourner le dos, mentalement et physiquement à celui qui a osé agresser. Ce moment est d'une plénitude extraordinaire. La décision de partir et les remous juridiques, psychologiques et physiques autour de la séparation nous font parfois douter. Ne doutez pas. Envoyez le promener dans votre tête et avancez. Les remous auront une fin et la paix s'en vient. Ca vaut tellement la peine.
Une femme en paix, enfin.
- Femme
- 42 ans
Le soir du jour de l'an, on s'en allait chez mes parents en voiture. Ça ne lui tentait pas d'y aller et il nous le faisait sentir. Il conduisait comme un fou, il chialait contre ma famille, les enfants pleuraient...
45 minutes d'enfer. Quand on est arrivés, ça m'a tout pris pour faire semblant d'être heureuse. L'année suivante, je n'ai pas insisté pour y aller...
- Femme
- 45 ans
- Violence émotionnelle, Violence physique indirecte
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